Dans les méandres du conflit israélo-palestinien, les récits personnels de souffrance et de résilience émergent souvent comme des fenêtres sombres sur la réalité humaine derrière les statistiques de guerre. L’histoire de Hadas Kalderon et de ses enfants, Sahar et Erez, capturés par le Hamas durant la guerre entre Israël et le Hamas, est une narration déchirante de ces douleurs souvent silencieuses.
Des conditions de détention inhumaines pour les jeunes otages
L’incident tragique qui a conduit à la captivité de Sahar, âgée de 17 ans, et de Erez, seulement 12 ans, a commencé de manière abrupte lorsque leur kibboutz de Nir Oz fut attaqué. Les deux enfants, séparés de leur père dans la confusion, ont fini par être emportés à Gaza où leur calvaire a commencé.
Leurs premiers jours en captivité s’illustraient déjà par une dureté inimaginable. Erez, le plus jeune, a été détenu dans une maison qui servait non seulement de domicile à une famille mais aussi de cache d’armes. Son gardien, décrit comme un « professeur » par Hadas Kalderon, a eu un comportement étrangement protecteur, isolant l’enfant des armes et lui offrant un semblant d’éducation durant cette période obscure. Pour son anniversaire, il lui a même offert une montre, une lueur de gentillesse dans un océan de terreur.
Sahar, de son côté, a été plongée dans une détention plus rude. La jeune fille a été emmenée dans les tunnels sous Gaza, une expérience qui l’a privée de toute notion de temps, bataillant quotidiennement contre l’humidité et les conditions déplorables de sa détention. Malgré l’absence de violence sexuelle, les conditions étaient brutales, Sahar rapportant avoir vu d’autres détenus subir des violences physiques et psychologiques.
La survie mentale et physique au cœur du conflit
Le témoignage de Hadas offre un aperçu poignant de la survie mentale et physique de ses enfants. Dans le livre « 52 jours sans eux, » elle expose non seulement les défis physiques auxquels ses enfants ont été confrontés, mais aussi l’impact psychologique profond de leur captivité. Sahar, notamment, a dû faire preuve d’une résilience extraordinaire pour négocier de meilleures conditions de détention, demandant simplement le droit de se laver ou de recevoir une nourriture adéquate.
Par ailleurs, la stratégie d’Erez pour rester sous le radar tout en étant régulièrement déplacé sous déguisement en burqa révèle une facette terrifiante de la manière dont les otages sont traités et déplacés dans de telles situations de conflit.
La libération et ses suites
Les conditions de leur libération, dans le cadre de l’accord d’échange de prisonniers du 27 novembre, ne signifiaient pas la fin de leurs épreuves. Les stigmates psychologiques et émotionnels d’une telle épreuve restent gravés dans leurs esprits et dans celui de leur famille. Hadas Kalderon, à travers son écriture, poursuit un double objectif : celui de thérapie personnelle et de sensibilisation publique sur les horreurs de la guerre loin du front.
Les récits comme celui de Hadas Kalderon et de ses enfants sont cruciaux pour comprendre les dimensions humaines cachées derrière les conflits armés. Ils rappellent au monde que derrière chaque chiffre relaté dans les nouvelles se trouve une histoire personnelle de lutte, de douleur et souvent, d’espérance brisée. Et c’est peut-être dans ces récits personnels que réside la clé pour une paix durable et compassionnelle dans des régions tourmentées par les conflits.
Ainsi, non seulement la communauté internationale doit se concentrer sur la résolution de conflits, mais aussi sur l’assistance et le soutien psychologique des victimes de guerre, en particulier les enfants, qui sont souvent les plus vulnérables et les moins visibles dans ces tragédies humaines.
Source: www.lemonde.fr